Innucadie
Le mot Innucadie a germé au cours d’une rencontre entre Alexis Roy et Jacques Lachance, vers la fin de l’été 2005, alors qu’ils parlaient de créer un événement qui soulignerait le voisinage entre Innus et Acadiens. Cet événement permettrait de mettre les pendules à l’heure, en mettant en lumière une mixité qui se vérifie à Natashquan (Nutashkuan en innu) plus qu’ailleurs.
Le toponyme ainsi inventé a été diffusé pour la première fois à travers le Festival du conte et de la légende de l’Innucadie, qu’Alexis Roy et Jacques Lachance ont co-fondé. La première édition de cet événement estival, qui fut particulièrement rayonnante, a eu lieu en juillet 2006, sous les auspices de la porte-parole Chloé Sainte-Marie.
Depuis ses débuts, le festival est empreint de l’esprit humaniste que lui a insufflé Alexis Roy — aussi clown thérapeutique depuis nombre d’années au centre hospitalier Sainte-Justine — qui a participé à pratiquement toutes les éditions du festival, d’abord comme conteur, puis comme directeur artistique.
Dès la première année, des personnes de descendance acadienne (Bérangère Landry, Louise Tanguay…) ou innue (Germaine Mesténapéo…) se sont dites innucadiennes. Elles ont participé à l’événement comme conteuses, racontant des pans d’histoire personnelle et partageant leurs observations sur les réalités de leur coin de pays. Graduellement, d’autres individus se sont aussi décrits comme des Innucadiens, sans doute à cause du sang mixte qui coule dans leurs veines.
Toutefois, dans l’esprit des concepteurs de ce Festival et de ses directeurs artistiques successifs (Josée Chaboillez, Alexis Roy et Jacques Lachance), l’Innucadie est un pays imaginaire, une sorte de « terre » exemplaire et universelle qui réunirait fraternellement tous les peuples allochtones et autochtones du monde.
Tout en dénommant la région où le mot prend tout son sens, l’Innucadie pays ne figurant sur aucune carte, c’est un pays qui appartient à l’intimité de l’imaginaire.
Et ce pays n’est pas près de disparaître. D’abord parrainé par la COPACTE, le Festival du Conte et de la légende de l’Innucadie est devenu si populaire qu’il est enregistré comme corporation indépendante en 2009, sous la présidence de Francis Malec.
Voilà donc, en réponse aux questionnements soulevés, une affirmation partagée par ceux qui ont mis ce terme « au monde ». Jacques Lachance, co-initiateur du festival
Il y a un autre esprit à ce duo de visionnaires, celui d’une femme, celui de Marie Paule Malec qui a permis au pays imaginaire d’exister. Un pays où il est bon de partager sa culture, celle des innus et celle des acadiens.

L’Origine de l’Innucadie selon Joséphine…
Histoire de Nutashkuan par Joseph Bellefleur et Joseph Bastien Uapistan. “Innu assi, Production manitu inc.”
Récit de vie de Joseph Bellefleur confié à Evelyne St-Onge

Une des activités de la COPACTE pour financer le festival innucadie à été la présentation d’une pièce de théâtre par les gens du village. La troupe de théâtre locale a présenté «Pour une soirée de chansons», une pièce musicale inspirée d’un texte qu’a écrit Gilles Vigneault en 1965. Ce dernier fait l’éloge du commérage sous toutes ses formes et présente de manière amusante l’histoire de la municipalité de Natashquan. La distribution de cette pièce est composée de 11 comédiens locaux.
Place au théâtre
En 2007 un spectacle bénéfice au capitol de Québec.
La Copacte de Natashquan présentait, le vendredi 27 janvier 2007, le happening nord-côtier (un spectacle bénifice) Le pays raconté, au Théâtre Capitole de Québec. Les Florent Vollant, Chloé Sainte-Marie, Claire Pelletier, Philippe McKenzie, Éric Landry, Paule-Andrée Cassidy, Kathia Rock, Alexis Roy, Alain Landry, Jocelyn Bérubé, de même que le plus célèbre ambassadeur du village, Gilles Vigneault, ont donné à entendre, pendant plus de trois heures, les multiples facettes de la culture des Innucadiens, cette communauté née du contact des Innus et des Acadiens venus il y a plus de 150 ans des Îles-de-la-Madeleine. En complément de programme, la troupe des Jarrets Noirs, dont certains membres affichent une filiation avec des ancêtres venus de Natashquan, a coloré l’entracte en plus de relancer le party après le coup de minuit, faisant ainsi la nique aux anciens interdits dont nous avaient entretenus les conteurs de la soirée.
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